Lave-vaisselle japonais

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© 180°C - Stephan Lagorce

Pour faire briller les assiettes, rien de mieux qu’une carpe !

Depuis des lustres, voire plus, les villageois de la petite commune de Harie, tous près du lac Biwa ont une manière bien à eux de faire la plonge : ils confient cette tache accablante aux poissons. A 20 mètres de profondeur, une eau pure est puisée d’un aquifère et passe par une première vasque, puis une seconde, puis se déverse dans une sorte de piscine ou évoluent les poissons.

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Une kabata en vrai

Dans la première vasque on lave et (ou) on conserve les légumes. Dans la seconde, on fait tremper les bols et casseroles. Le courant de cette eau pure emporte sans tarder végétaux, grains de riz et reliefs que les poissons ont vite bouloté ! Plus besoin de « sel régénérant », de « liquide de rinçage » et autres prestidigitations hygiéniques, la nature se chargeant de tout ou presque. À noter, dans le pays du sushi, on ne consomme pas ces dociles poissons-laveurs qui deviennent, par la force des choses, des animaux domestiques que les enfants caressent comme des chiots.

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La politique s’expose sur les lave-vaisselles japonais

Ce dispositif ingénieux nommé « kabata » est maintenant très visité par les touristes japonais. Une initiative sympathique qui pourrait peut-être séduire ici en France. Mais il faudrait alors remplacer les carpes par des piranhas, seuls à même de venir à bout d’un plat de hachis Parmentier, par exemple.

Pour aller plus profond dans les kabata : http://jardinsbotaniquesjaponais.blogspot.fr/2010/07/faut-pas-rever-les-kabata-du-village-de.html

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