12°5 des raisins et des hommes – n°3

20,00 

Troisième millésime
Quand les vignerons ne mettent en bouteille qu’un millésime par an, l’équipe de 12°5 se permet d’en mettre deux. Et ce pour une raison simple, nos journalistes et nos photographes ont beaucoup de matière. Pensez donc, plus de 750.000 hectares de vignes à parcourir en France auxquels nous pourrions ajouter des kilomètres de caves et de chais. Alors oui, nous avons décidé  de ne parler que des vins natures, bio ou en biodynamie. Cela représente tout de même un peu plus de 60 000 hectares à sillonner et des milliers de vignerons à saluer.

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Description

Victoire !

L'édito de 12°5 #3

Souvenez-vous. Dans le deuxième numéro de 12°5 paru au printemps 2017, nous avions dressé le portrait de deux hommes dont nous ne savions pas, au départ, qu’ils étaient liés. Le premier se nomme Alexandre Bain, vigneron sur l’appellation pouilly-fumé qui s’était vu refuser l’AOC en 2015 et rétrograder en vin de France, l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao) considérant que le viticulteur refusait de se soumettre à un contrôle obligatoire. Le second se nomme Éric Morain, avocat à Paris, bien décidé à défendre les vignerons rejetés de leurs appellations parce qu’ils osent travailler différemment. Lors de l’entrevue qu’il avait accordée à notre collaboratrice Isabelle Saporta, il avait indiqué « attendre le procès avec impatience », convaincu « qu’il y aura quelque chose d’assez émouvant de voir Alexandre avec sa sincérité et sa franchise faire face au tribunal administratif ».

Ils ont gagné ! Fin mai 2017, le tribunal administratif de Dijon a rendu sa fierté à Alexandre Bain et au passage son appellation d’origine contrôlée. Le combat n’aura pas été vain même s’il est intéressant de noter au passage que les quilles d’Alexandre se vendaient fort bien à travers le monde même sans appellation sur l’étiquette.

Ce combat mené par Maître Éric Morain n’est pas le premier, ni le dernier et il est bien dommage que l’administration préfère continuer à engorger les tribunaux parce que l’herbe est trop haute entre les rangs de vigne plutôt que de comprendre que les choses ont changé, chez les consommateurs comme chez les vignerons. Les premiers, même s’ils ne sont pas majoritaires, cherchent à déguster des quilles pensées autrement. Les seconds ont, soit pris conscience qu’il était temps de vinifier propre, soit compris que des méthodes, qui ne datent pas d’hier, permettaient de produire des vins de qualité sincères et libres.

Dans ce troisième opus de 12°5, les vignerons que nous mettons en avant ne sont pour le moment pas inquiétés par la justice ou par le voisin vigneron qui se fout de savoir que l’on a trouvé des résidus de pesticides dans les cheveux de ses salariés viticoles. Pourtant, nos journalistes sont allés à la rencontre de vignerons qui ont osé un virage à 180° dans des appellations où l’on est habituellement prié de faire comme-ci et comme-ça. Et pourquoi ? Parce que. Fin de la discussion.

Plus les années passent, plus on a le sentiment que le fossé se creuse entre deux visions de la viticulture. Il ne s’agit pas d’une guerre entre anciens et nouveaux  mais entre des cabochards qui ne voient pas que le vent tourne et des défenseurs d’une viticulture propre. Plus le fossé se creuse, plus les attaques fusent et plus les tribunaux se remplissent alors que ce que l’on préférerait voir se remplir, ce sont nos verres… pour trinquer aux vins propres et à la paix dans les rangs.

Philippe Toinard, rédacteur chef de 12°5.

Informations complémentaires

Poids 720 g
Dimensions 28 × 21 × 1,2 cm
Pagination

176 pages sans publicité.

Date de parution

14 septembre 2017