12°5 des raisins et des hommes – n°6

20,00 

En février 2018, la ministre des Solidarités et de la Santé, tenait ces propos : « L’industrie du vin laisse à croire que le vin est un alcool différent des autres alcools (…) scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre. ». Dans les pages de ce nouveau numéro de 12°5, comme dans les précédents, nous avons à cœur de mettre en lumière ces vignerons, artisans, vignerons-paysans, œnologues, universitaires ou encore vignerons urbains, qui, de par leur travail, leur engagement, que ce soit entre les rangs, dans les arcanes du pouvoir ou encore celles du savoir, défendent avec passion et acharne- ment ce que nous appelons les vins sincères, ou 100 % pur jus. Pour que le vin reste un plaisir subtil et ne devienne pas un simple alcool comme les autres.

 

En stock

Catégorie :

Description

Faudrait savoir.

L'édito de 12°5 #6

Il y a un peu plus d’un an, en février 2018, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, tenait ces propos : « L’industrie du vin laisse à croire que le vin est un alcool différent des autres alcools

(…) scientifiquement, le vin est un alcool comme un autre. » Moins d’un an plus tard, le 16 janvier 2019, son collègue au gouvernement, Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, s’exprime à son tour au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV. À la question, « Est-ce que le vin est un alcool comme les autres ? », le ministre répond : « Non, je ne crois pas que le vin soit un alcool comme les autres », précisant dans la foulée qu’il n’avait jamais vu « un jeune sortir de boîte de nuit saoul parce qu’il avait bu du côtes-du-rhône, du crozes-hermitage, du bordeaux ou du costières-de-nîmes ».

Sans être clients de boîtes de nuit – nous avons passé l’âge – nous pouvons vous confirmer, Monsieur le Ministre, qu’effectivement, très peu de jeunes sortent de discothèque ivres d’avoir trop consommé du côtes-du-rhône.
Et savez-vous pourquoi ? Parce qu’au Macumba de Sainte-Vinification-Sur-Lie ou au Club Paradise de Vineux-en-Tanin, on ne sert pas de côtes-du-rhône mais plutôt du champagne, du gin, de la vodka, du whisky et un nombre incalculable de cocktails.

Dans la foulée des propos du ministre, tout ce que la France compte de psychologues spécialistes des addictions, de professeurs d’addictologie et de médecins en santé publique est monté au créneau pour dénoncer des propos scandaleux. Et tous de brandir les résultats d’études sur la consommation d’alcool en France, le nombre d’accidents mortels sur la route dus à l’alcool et le fameux chiffre de 49 000 décès par an attribués à la consommation d’alcool (chiffre qui date de 2009 – NDLR). Tout en soulignant au passage la puissance des lobbies du vin. Notons que ces éminents spécialistes, sont aussi des adeptes du lobbying, puisqu’ils ont, dans les jours suivants, inondé les médias de communiqués. Malheureusement pour leur combat, toute la presse a repris leurs déclarations indignées… en les illustrant de verres et de bouteilles de vin.

Il n’en fallait pas plus pour que le débat soit relancé entre deux mondes que tout oppose, d’un côté les hygiénistes conquérants, fervents défenseurs des statistiques, désireux d’imposer un monde où tout vice doit être combattu, de l’autre, les adeptes du plaisir et les libres buveurs, ceux qui aiment partager l’adresse d’un bon vigneron, ceux qui apprécient de se retrouver autour d’un verre de vin, non pour la quantité mais pour la qualité, ceux qui veulent vivre sans injonction ou encore ceux qui se souviennent de cette citation attribuée à Paul Claudel : « Le vin crée une triple communion : avec la terre dont il est issu, avec soi-même quand on le goûte, avec les autres quand on en parle. »

Philippe Toinard, rédacteur chef de 12°5.

Informations complémentaires

Poids 720 g
Dimensions 28 × 21 × 1,2 cm
Date de parution

14 mars 2019

Pagination

176 pages sans publicité