La Syrah, un cépage au féminin

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© 180°C - Illustration Delphine Brunet

Les catégorisations féminines et masculines sont toujours caricaturales et un peu tirées par les cheveux dès qu’on parle de vins… Et pourtant… La dégustation de grandes bouteilles où la Syrah tient la vedette est une expérience de haute volée probablement plus Yin que Yang dans laquelle l’élégance et le raffinement sont à l’œuvre.

Un cépage d’amélioration ?
L’ensemble aromatique des vins de Syrah développe de très grandes richesses qui laissent le dégustateur comme sur un nuage… Pour autant qu’on épargne aux vins de superflus passages en barriques neuves troublant la limpidité du bouquet de notes boisées hors-sujet et, pour tout dire désuètes. Autrefois perçu comme un cépage « d’amélioration », le potentiel presque illimité de la Syrah est désormais connu et mis à profit dans des appellations aussi prestigieuses que Crozes Hermitage, Hermitage et même Côte Rôtie et Saint Joseph.

Les deux vies des (grands) vins de Syrah
C’est peut-être dans son potentiel de vieillissement que ce cépage cache ses plus grands mystères… Le temps qui passe sculpte les vins de Syrah des terroirs Rhône Nord granitiques en figures cousines et éloignées à la fois… Jeunes, ils sont superbes et croquants avec parfois, ces notes de violettes caractéristiques quand le bois leur a été épargnés. Puis, avec les années, ces vins se transforment en élixirs aux nez complexes et limpides, veloutés et carrés et que la dégustation révèle capiteux mais sans outrance, merveilleusement civilisés, profonds et amicaux. Ne disait-on d’ailleurs pas qu’il fallait « hermitager » les vins, sous-entendu les enrichir en Syrah, lorsqu’ils paraissaient manquer de densité et d’âme ?

 

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