Tomates immortelles

Tomates Immortelles
© Delphine Brunet

Quelle différence entre ces 2 photos ? 52 jours… Et toujours pas une ride ! Époustouflant non ? Mais aussi carrément flippant…

Cette jolie petite branchette offerte, en plein hiver, par un service de presse – qui n’a sûrement jamais pris la peine d’ouvrir une de nos revues – nous est arrivée rouge et fraîche, bien emballée dans son étui. Sur l’étiquette, un titre enjôleur : « Ma petite tomate cerise en grappe au grand goût » : Miam !

N’ayant pas le courage de goûter ces créatures mais me refusant à jeter de la nourriture, j’en confie une barquette à notre directeur artistique qui, plus téméraire que moi et ne reculant jamais devant une expérience rigolote, repart avec ses tomates sous le bras en me disant : « oh, moi je suis moins difficile que toi ! »… Pour finalement m’annoncer en pleurnichant dès le lendemain qu’elles n’avaient aucun goût malgré toute l’ingéniosité déployée pour les accommoder. Non, jure !

J’emporte quant à moi la deuxième barquette à la maison, en suivant sagement les indications de l’emballage : « Pour une meilleure préservation des arômes, ne pas conserver au réfrigérateur ».

J’oublie donc mes pauvres tomates pendant quelques semaines dans un coin de la cuisine (où règne tout de même une température de 20°C malgré l’absence de chauffage).

Au bout de 8 jours, les tomates n’ont pas l’air d’en souffrir le moins du monde, les bougresses. Elles restent fidèles à elles-mêmes, toujours rouges et brillantes.

2 semaines plus tard, pas une ride, je commence à me poser sérieusement des questions.

Mais d’où viennent-elles au fait ?

D’un groupe familial maroco-français portant le doux nom d’Azura qui emploie 8 000 salariés tout de même (ça fait grand comme famille) sur 900 hectares de cultures !

52 jours plus tard, je ne les ai toujours pas goûtées mais je ne tenterai pas l’expérience avant qu’on m’explique comment un fruit innocent parvient à vivre, coupé de sa plante, pendant aussi longtemps sans avoir subi toutes sortes de traitements diaboliques.

Ce service de presse voulait qu’on parle de ce produit ? C’est fait !

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