Une trentaine de couverts casés au chausse-pied tiennent dans ce mini restau de quartier qui se remplit, telle une vague déferlante, dès que midi sonne dans la cour de l’école juste en face.
Deux chefs s’affairent derrière le comptoir de la micro cuisine où sont présentés les fruits et légumes du jour que Kazuhiro Fujieda, anciennement à l’Arpège, va cuisiner pour nous.
Une formule épatante à 18 € le midi vous offre 3 petites entrées présentées sur un plateau de marbre décoré ce jour là de fleurs de wax + un plat à choisir entre 3 propositions alléchantes accompagnées d’une cocotte de légumes de saison. Une eau fraîche servie en carafe avec des quartiers de citron et des feuilles de menthe est une jolie alternative aux bulles et autres tanins alcoolisés.
La trilogie de tapas japonisantes est un petit voyage à elle toute seule : 1 velouté de racines de persil et émulsion de cacao impeccable, 1 pain pita roulé façon wrap avec un rougail de porc bien cuisiné à l’intérieur et un tartare de chinchard, carottes et pâtes trofie un peu trop discret.
L’ espadon et crème de langoustine goûté ce jour là, était un peu tiède et sans contraste, surmonté on se demande pourquoi, d’une touffe de roquette totalement inutile mais heureusement, la langoustine est là pour sauver le plat!
La nage de fraises et pannacota servie début mars nous oblige à faire l’impasse sur le dessert. On se serait pourtant bien vu craquer pour une belle tarte aux pommes ou une part de gâteau au citron nappé de chocolat !
Bah, on s’en va déçu car on n’a pas pu suivre la fin de la discussion politique de la table d’à côté qui avait l’air tellement passionnante… Imaginez, une belle soixantenaire bon chic bon genre, habituée du quartier racontant totalement exaltée sa folle soirée à coller des affiches pour Mélenchon. « On s’est tellement amusés ! » Dit-elle, les yeux encore illuminés… Pourvu qu’elle revienne la semaine prochaine, qu’on sache qui va gagner !